Le Gyokuro est un thé vert japonais très précieux et, pour cette raison, très apprécié par la population Japonaise.Pour faire une simple comparaison, il est au Japon ce que le champagne est à la France: il constitue ses lettres de noblesses.
Ce thé qui signifie littéralement " rosée précieuse" est le summum du thé au Japon . Sa production se réduisant à une seule récolte dans l'année, elle nécessite une attention très particulière afin d'obtenir un thé de la meilleur qualité possible.
Contrairement aux autres thés japonais, le gyokuro est un thé dit "d'ombre". En effet, au printemps, lorsque les nouvelles pousses ont atteint environ deux centimètres, les théiers sont privés de la lumière du soleil par une tonnelle. On appelle cela, la culture ombragée. De nos jours, de nombreux jardins utilisent comme paillage des fibres synthétiques mais la maison Tamayura fidèle à la tradition japonaise utilise de la paille. Des études ont dernièrement démontrées que l'ombre jaune résultant des tonnelles de pailles produisait un thé de bien meilleure qualité.
Le but de cette privation de lumière est de provoquer une modification dans la composition chimique des feuilles de thé. Ne pouvant pas effectuer naturellement leur photosynthèse, les arbres puisent d'avantage de minéraux dans le sol et compensent en fabriquant plus de chlorophylle et d'acides aminés. De cette culture résulte, trois semaines plus tard, des feuilles de thés très souples et d'un vert très foncé. La maison Tamayura procède ensuite à une cueillette toujours faite à la main tant les feuilles sont fragiles. Toute cette attention portée à la culture du gyokuro a pour but d'accroître sa richesse gustative.
Ce thé m'ayant été transmis par Olivier, je me dois d'en prendre grand soin au cours de son infusion car je sais combien il en est fier !
Après avoir fait bouillir mon eau, je la verse dans la kyusu. Le gyokuro étant un thé qui s'apprécie à température peu élevée, j'attends 4 à 5 minutes qu'elle descende à 60 voir 50°c. L'eau est ensuite versée dans les tasses et le surplus jeté. Je mets ensuite 3 bonnes cuillères de gyokuro dans la théière. A sec, les feuilles vertes foncées sont très brillantes. A l'approche de Noël, je pourrais presque les comparer à des aiguilles de sapins. L'odeur dégagée par le thé avant infusion est déjà très iodée. Je recouvre ensuite le thé avec l'eau des tasses puis j'attends 2 minutes que le thé ait développé toutes ses saveurs. Olivier pousserait un peu plus longtemps son infusion mais personnellement, 2 minutes me suffisent amplement.
Tour à tour, je verse le thé dans les tasses afin que chacune dégage les mêmes notes.
La liqueur est beaucoup plus verte que celle d'un sencha et son apparence est également plus "épaisse". L'infusion dégage des notes puissantes, un concentré de senteurs marines, celles de mes côtes bretonnes.
En bouche, la liqueur est très vive. Son goût végétal de légumes verts est beaucoup plus âcre que celui du sencha. Le gyokuro est rond , peu tannique, mais développe des saveurs très riches.
Je ne vous cacherais pas que de tous les thés de la maison Tamayura, c'est celui avec lequel j'ai eu le plus de mal. Au fur et à mesure de mes dégustations, mon palais s'est peu à peu éduqué à ses notes fraîches si particulières et distingue désormais autre chose qu' un vulgaire goût d'épinard amer.
J'en profite pour féliciter Olivier et la Maison Tamayura car un de ses producteurs à Hoshino a été élu meilleur producteur de Gyokuro du Japon dans sa catégorie !!!
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